À la base du projet documentaire Paroles de conflits, il y a la volonté de trouver une mémoire au présent.
Le journaliste Raphaël Beaugrand, trop jeune pour avoir connu la guerre ou même entendu ses grands-parents en parler, s’interroge sur la façon dont le conflit marque les populations et l’être humain. Comment vit-on avec l’insécurité? Comment accepte-t-on les pertes, les drames de la séparation et de l’exil? Comment les gens se reconstruisent-ils? Quelles sont les hantises qui persistent? Quels sont leurs espoirs?
Alors qu’en France, les mémoires s’effritent et les récits de guerre semblent obsolètes, sur le continent eurasiatique les tensions écloses avec la Seconde Guerre mondiale persistent. Raphaël Beaugrand a donc décidé de partir pour excentrer sa perception de l’histoire et écouter les paroles de ceux qui vivent encore le conflit au présent.
Violences politiques ou militaires, affrontements ethniques, combats armés, répressions violentes, positions gelées : quelle que soit sa nature ou sa temporalité, le conflit touche encore de nombreuses populations, y compris sur des terres atteignables en vélo, en quelques jours, semaines ou mois…
Malgré la difficulté, le vélo est un choix évident pour Raphaël Beaugrand. Journaliste pour le webzine vidéo Theartpack.fr et amoureux de grandes traversées, Raphaël va passer plusieurs mois à parcourir les routes du continent eurasiatique. Pour l’hebdomadaire Le Point entre 2007 et 2009, il expérimente ce que ce mode de déplacement apporte à ses reportages autour de sujets sensibles auprès de populations souvent réticentes.
Moyen de transport et vecteur de communication, le vélo multiplie les opportunités de rencontres, d’imprévus. Il attire la sympathie et délie les langues… Il met le reporter dans une position de proximité et d’humilité qui lui permet d’entrer en contact direct avec les populations et d’être accepté chez l’habitant, avec sa caméra.
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